L’art de rue

Les vieux murs se refont une beauté !/

Le Street Art a différentes formes, toutes plus intéressantes les unes que les autres. T’as vu dans la rue y a différents styles et techniques : de la signature en speed à la fresque hyper travaillée, il y a un grand éventail à découvrir. On a découvert cet art à Saint-Nazaire avec les Oides, petits bonhommes bleus numérotés, et les fresques murales gigantesques du Petit Maroc.

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Nardstar devant sa fresque. 2016 © Silène

Le street art est une forme d’art qui s’exprime dans la rue en utilisant comme supports tout ce qui est à disposition des artistes comme les murs, les bâtiments et le mobilier urbain.
Cet art de rue apparaît dans le métro de New-York dans les années 70 et, ce qui commence par de simples signatures et tags dans le métro, se diversifie rapidement à tous les arts, allant du simple graffiti, à la peinture vivante sur un éléphant par le célèbre graffeur Banksy en 2016.
Plusieurs techniques sont utilisées comme le pochoir, mélangeant couleurs, formes et matériaux afin de créer des œuvres se voulant uniques. Les street artistes diversifient leur art durant des années afin de s’ouvrir au plus grand monde, en intégrant des événements artistiques et s’exposant dans des galeries.
Le street art attire par son absence de règles et donc par la liberté des artistes mais la loi s’y oppose toujours aujourd’hui. Par ailleurs de nombreuses villes telles que Brest puis Saint-Malo, Bristol et Québec organisent des festivals de peinture murale, et réservent des espaces publics à l’expression des artistes. Le street art occupe une bonne place dans les arts de rue, arts par définition sans frontière et accessibles à tous.

LES OIDES

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Un samedi matin d’hiver, au Café Scott devant notre chocolat chaud, nous avons rencontré le créateur des Oides, un graffeur. L’artiste sans nom avait des petits yeux, car il avait fait une excursion peinture jusqu’à 4 heures du matin, en passionné qu’il est. Les Oides sont des graffitis présents aux alentours de Saint-Nazaire, ce sont des personnages bleus, gentils et mignons, représentant un doigt. Pour former ce nom il s’est inspiré du mot doigt en verlan. Pendant deux ans, il a créé une sorte de jeu de piste avec cinq-cents Oides que nous retrouvons dans des endroits un peu inattendus et publics. Il essaye de graffer sur des lieux qui ne gênent personne et il cherche à faire sortir les passants de chez eux. Il nous a demandé de ne pas divulguer son nom car son activité est illégale.

L’artiste s’adapte aux lieux pour créer ses Oides et interpeller les promeneurs (la plage, les baigneurs…).
Son cursus ?
Il a toujours dessiné, puis a commencé à travailler à partir de seize ans dans la restauration, mais cela ne l’intéressait pas. Sa passion principale est le graff qu’il a découvert à Paris grâce à des rencontres. Des graffeurs l’ont aussi influencé comme Jace qui est du même univers que celui de Kaz et Hopar. Son souhait serait de faire des graffs pour les Escales et que les Oides deviennent, pourquoi pas, l’emblème de Saint-Nazaire.
Ce moment de partage était chaleureux, très chic. Nous avons apprécié sa générosité.

Street art autour du port

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Inti en pleine réalisation. 2015. © Silène

Nous avons rencontré Gérald Chabaud directeur de l’association Les Escales à Saint-Nazaire, qui s’occupe du festival de musique qui a lieu chaque été sur le port et met en avant le Street Art en collaboration avec la Silène (office des HLM).

Chaque année un port choisi dans le monde est mis en avant pour son dynamisme artistique et musical. Le programmateur, Jérôme Gaboriau, repère un grapheur talentueux mais pas forcément connu, natif de la ville invitée pour le convier à Saint-Nazaire. Les artistes choisissent

le thème qui les inspire, comme Inti, qui dans sa fresque évoque les flux migratoires entre l’Afrique et l’Europe. Ou Nardstar qui a peint des fleurs typiques du Cap qui représentent les jardins botaniques de son pays.
Ils ont carte blanche, on ne leur impose que le mur. Le budget est de 10 à 12 000 €, incluant les matériaux et le séjour de l’artiste. Mais attention, ils n’ont qu’une seule semaine pour parfaire leur travail ! Rendez-vous toute l’année autour du port pour venir voir ces bêtes de graffs, et la dernière semaine de juillet pour voir l’artiste invité cette année, Adnate, en train de travailler.

Chapô : Enora Forêt, Océane Rousseau, Maria Helena Gomes Mendes, Sarah Brahim - texte 1 : David Alexan-Ghattas, Titouan Dholland, Evan Hervieux - Les Oides : Leverbe Cléo, Brohan Rose, Gaudin Lou, Buchou Wissal, Antonio Laura - Texte 2 : Amélie Fiedler, Cindy Elan, btisem Hazem, Mathis Roinsard