Muthoni Drummer Queen

Reine du rap au Kenya /

Muthoni Drummer Queen, ancienne joueuse de percussions traditionnelles est devenue une chanteuse de hip-hop et de r-n-b incontournable. Interview en backstage.

D’où est venu votre nom de scène ?
Pendant un concert, je jouais des percussions. Un copain m’a prise en photo, l’a postée sur les réseaux sociaux et en commentaire il y avait marqué « Drum Queen ». Tout le monde m’a dit : mais c’est ça qu’il te faut comme nom de scène. Tout est parti de là.

Avant d’être chanteuse, vous étiez joueuse de percussions. Quel a été le déclic pour devenir chanteuse ?
Effectivement, j’ai commencé la percussion à l’âge de 10 ans, je jouais dans une église. J’ai continué jusqu’au lycée, j’étais dans un club de percus.
Mon entourage m’a dit que pour aller encore plus loin (composer, écrire des musiques) il fallait que je maîtrise mon instrument, Il faut savoir que le tambour fait partie de l’identité culturelle du Kenya, il fallait le maîtriser pour proposer quelque chose d’inédit. C’est ce que j’ai réussi à faire, je crois.

Dans votre chanson  Kenyan message, on sent de la colère contre la société de votre pays, pourquoi cette colère ?
Il y a un dicton qui dit « un vrai kenyan est en colère ». Mais, je me sens en colère contre l’état qui est corrompu. Avec les moyens qu’ils possèdent, ils pourraient faire des choses 100 fois mieux pour l’avenir pour les futures générations. Mais je suis aussi en colère contre le nous, les kenyans, puisque après tout, nous sommes une démocratie, et c’est à nous d’élire des gens pour le futur du pays. Nous sommes le peuple, nous sommes le pouvoir ! Il faut être en colère pour nous même mais pour les générations à venir.

Avec quel chanteur ou chanteuse rêvez-vous de faire un feat?
Sans hésiter : Jeanne ADDED, Aya NAKAMURA ou encore les BLACK EYED PEAS.

Vous êtes plutôt concerts ou festivals ?
Les deux !
Les concerts c’est vraiment un kiff, le show est plus long, à la fin du concert je vais au merchandising pour aller voir mon public, avoir un dialogue avec eux.
Les festivals c’est un gros kiff aussi, il y a une plus grosse ampleur, avec un public qui n’est pas forcément pas là pour moi.
Mon show n’est pas le même selon le festival. Par exemple, le weekend dernier j’étais aux vieilles charrues, 70 000 personnes présentes. À ce moment de ma carrière j’ai besoin des deux, devoir s’adapter permet d’être un meilleur professionnel. C’est un entraînement.

Les questions Sinon

Et sinon, quel est votre phrase fétiche ?
« It’s dope » (tic de langage en argot, un peu comme wesh par exemple, ndlr)

Et sinon, votre plus grosse connerie?
J’ai menti pleins de fois à mes parents … Avec le recul je me rend compte que c’était une erreur, mais bon des fois il faut bien mentir à ses parents !

Et sinon, quel est votre rituel ?
Tous les matins : Réveil, café, méditation, danse

Et sinon, quel est votre plus grande fierté ?
Être arrivée si loin avec les mêmes personnes sur la scène avec moi.

Et sinon, quelle musique vous fait danser ?
La Trap, l’afro, le hip-hop, et tous les styles de musique africaine !

Texte : Loïc Lhermitte-Photos : DR