Mathias Villers

Born to be wild/

Présentation :
Je suis Nazairien, j’ai 21 ans. J’ai fait mes études au lycée Aristide-Briand. Je pratique la trot’ depuis maintenant 11 ans et suis aujourd’hui professionel. Au départ, j’étais skater mais suis devenu rider depuis que mon cousin m’a présenté une trottinette un soir de Noël.
Pourquoi la trottinette ?
Ce fut un véritable coup de cœur. Aussi, j’adore les sports de glisse terrestres. Une pratique que je considère libre, cool, ouverte, artistique. Et une passion oui, et un mode de vie. Je pratique tous les jours la trottinette, je pense trottinette, je vie trot’, seul et avec mes amis. Elle me donne également la possibilité de bouger, de voyager.
Un sport qui n’a pas de limites, sans règles véritables. Je pense que tout reste à inventer. D’ailleurs, les spécialistes contribuent à la recherche de l’évolution de ce sport plutôt récent…
Trottinette et études.
Pendant le lycée je passais la moitié de mon temps sur la trottinette et l’autre moitié à suivre mes études. J’ai privilégié la trottinette après avoir obtenu un Bac économique et social. Juste après l’obtention de ce diplôme j’ai eu mon premier sponsor : l’aventure débutait. Ma mère m’a soutenu dans le projet de m’investir dans la pratique de la trottinette alors que mon père souhaitait que je poursuive mes études.

« Je pratique tous les jours la trottinette, je pense trottinette,
je vie trot’, seul ou avec mes amis. »

©Louis-marie Brard 180heel_

Êtes-vous assez rapidement devenu un bon rider ?
Au départ je n’étais pas très bon. J’ai beaucoup pratiqué pour progresser, pour avoir un bon niveau qu’il est difficile de juger. Il est un sport où il n’y pas vraiment de classement comme dans les autres. Il n’y a pas de fédération de trottinette. En revanche je fais des compétitions en France, ici et là, également à l’étranger. J’ai récemment terminé troisième au championnat d’Europe à Madrid.
Comment devient-on un champion ?
Il faut beaucoup s’entraîner bien sûr. Être bien entouré des bonnes personnes qui t’encouragent et t’aident, dans le milieu sportif et dans la vie. Il faut savoir se surpasser dans la pratique, toujours aller au-delà, et savoir profiter des rencontres et des voyages pour voir d’autres pratiquants, voir de nouvelles choses, rencontrer de nouvelles cultures… Il faut se fixer des objectifs pour construire sa personnalité. Et tout cela, sans se prendre la tête.
Combien de temps par jours pratiquez-vous la trottinette ?
Tous les jours, deux à trois heures. N’ayant pas le permis de conduire, la trottinette est mon moyen de locomotion. .
Quelles sont les qualités d’un bon rider ?
Il faut avoir une bonne hygiène de vie, prendre soin de soi, bien manger, être éventuellement bien entouré. Avoir un bon kiné, ça peut servir (rire), on chute souvent. Le mental est important, il ne faut pas baisser les bras, être sans aucun doute casse-cou, être amoureux de la rue.
C’est quoi être un pro en trottinette ?
C’était d’abord un rêve de le devenir. Mais je n’avais pas imaginé qu’un jour je le serai. Je considère qu’être un pro est en fait d’arriver à gagner sa vie grâce à la pratique. Ce qui signifie de dédier sa vie à cela. À la différence d’une pratique amateur qui favorise le plaisir avant tout. La professionnalisation amène à une organisation différente. Je travaille avec un sponsor, je suis sous contrat, pour lequel je dois afficher l’identité d’une marque de trottinette. Du coup je dois m’exposer au maximum sur les réseaux via les vidéos et les photos pour le satisfaire. Le sponsor m’impose des contraintes sur le nombre de vidéos et de photos postées sur les réseaux. En échange je suis rémunéré.
Je complète mon activité de rider en étant Team manager pour cette marque. En résumé, je coordonne et cherche d’autres riders pour développer la marque et son image. J’ai d’ailleurs fait rentrer le champion du monde dans notre équipe.
Entraîner les jeunes :
J’enseigne régulièrement la trottinette à Saint-Nazaire et ailleurs. J’ai récemment encadré une activité trottinette dans une colonie de vacances. Transmettre ma passion aux jeunes me plait. Créer une école de trottinette serait un kiff. J’attends qu’une fédération de notre discipline soit en place. Pour l’instant nous dépendons de la fédération du skate. Il faut savoir que la trottinette sera peut-être aux JO de Paris, pour une démonstration, pas pour la compétition. Je postule évidemment pour en être. Ce serait top !

Les questions SINON

Sinon, ta plus belle chute
Au skate Park de Saint-Nazaire. En faisant un back flip. Je me suis cassé les dents
Sinon, ton rêve
Continuer la trottinette jusqu’à 50 ans.
Sinon, pour toi le plus beau skate park en France, à l’étranger ?
Celui de Saint-Nazaire en France et Coopers plains en Australie.
Sinon, ta figure préférée
Le 540 flair.
Sinon, casque ou pas casque ?
Casque recommander pour tout le monde mais je n’en porte pas toujours sauf pour les nouvelles figures.
Sinon, ton idole ? Qui est-il-elle ?
Ryan Williams, le pionnier. Mon hôte durant un mois en Australie.

©David Daunis

Interview : Olivier Alexandre, Lisa Quéré, Ewenn Merodi