Claude Aufort

L’urgence climatique à Trignac/

Claude Aufort est maire de la ville de Trignac ainsi que vice président à la CARENE, chargé de la commission Transition écologique et Aménagement durable. Il nous a accordé un temps d’échange sur les problématiques environnementales du territoire

©Monsieur Fonlupt

Pensez-vous que les projets sur la question environnementale mis en place à Trignac et au sein des territoires de la CARENE répondent à l’urgence de l’enjeu climatique ?
Nous sommes face à un territoire industriel, avec une utilisation importante du pétrole, du gaz ou encore avec la présence du tourisme de masse. Celui-ci est également fragile et vulnérable, étant notamment confronté à une montée des eaux en cours.
Mais le territoire reste ambitieux et dynamique, avec une volonté de moins subir le désordre climatique. Le développement des énergies renouvelables marines l’illustre, notamment avec la mise en place d’éoliennes en mer. S’ajoutant à des moyens mis à disposition, tels que le développement des bus et des voies cyclables. Cependant, le comportement des citoyens face à ces initiatives ne peut pas être contrôlé. Le rôle des politiques de la commune est aussi d’encourager les entrepreneurs qui prennent des risques en faveur de la transition énergétique.
En parallèle, on relève une prise de conscience globale des élus, malgré une constante remise en cause sur la rapidité des actions. La question de la transformation nécessite une forte volonté tout en respectant l’héritage que l’on a. Par exemple, il ne serait pas possible de fermer du jour au lendemain la raffinerie de Donges, en partie en raison des emplois. Ainsi, le changement des mentalités prend du temps, il faut l’accompagner tout en le poussant à l’évolution.

«  « La question de la transformation nécessite une forte volonté tout en respectant l’héritage que l’on a »  »

À votre avis, comment peut-on perfectionner l’éducation au développement durable à l’échelle d’une ville ?
Tout d’abord cela nécessite une forme d’exemplarité de la part des institutions, en mettant en place des actions concrètes. Par exemple, afin d’inciter les citoyens à ne pas utiliser de produits phytosanitaires, la ville ne doit pas s’en servir dans les jardins publics. Dans le cas de figure précédent, des affiches indiquant une zone « zéro phytosanitaire » sont judicieuses. Et je soulignerais sur la sensibilisation sur le sujet, qu’il ne suffit pas de le faire, il faut l’expliquer. Savoir écouter la nouvelle génération est aussi primordial car les jeunes sont relativement plus sensibilisés aux enjeux environnementaux.
Face à de nouvelles initiatives pour l’environnement, quels obstacles rencontrez-vous ?
La question du temps se pose souvent. En effet, elle engendre des avis controversés sur la rapidité et le rythme des actions menées, car la lenteur ne répond pas à la hauteur de certaines attentes, causant de la frustration. Le temps permet aussi parfois de prendre du recul et de mettre en place des actions réellement concrètes et pertinentes.
À noter que ces soixante dernières années ont été marquées par une forte utilisation des voitures et du plastique jetable, ou encore d’une industrie croissante. Ainsi, le territoire a été façonné en fonction, et sortir de ce modèle prend du temps. Cela nécessite de la ténacité, de la volonté et de l’endurance car il y a une multiplicité d’obstacles qui se dressent.

Texte : Cléa Soupé-Drouet De Saint-Nazaire