Élèves de seconde bac pro Aéronautique au lycée Brossaud-Blancho de Saint-Nazaire, ce sujet nous intéresse et nous concerne directement. Alors que la Cop26 s’est récemment achevée avec un bilan mitigé ou inquiétant, plus que jamais se pose la question des transports et de leurs impacts écologiques (voir graphiques 1 et 2). Comme nous l’indique le journaliste spécialisé Thierry Dubois (voir interview en p. 4), l’industrie aéronautique devra aussi modifier son fonctionnement face aux enjeux climatiques et aux pressions politiques et sociétales. Quelles transformations propose-t-elle pour un transport aérien plus durable et moins polluant et quels défis cela va-t-il engendrer pour cette industrie ?

L’aviation représente environ 2 à 3% des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Les avions d’aujourd’hui sont beaucoup moins polluants que ceux des générations précédentes. Cependant le trafic aérien a considérablement augmenté depuis les années 2000. L’avion dépasse aussi la voiture en terme d’émission de CO2 par passager au kilomètre. Face à ces enjeux, deux pistes d’amélioration coexistent au sein de la filière aéronautique : continuer de développer des motorisations encore plus propres et travailler sur le design des futurs avions afin de réduire également leur consommation.

Quelles énergies pour les avions du futur ?
Sous l’égide de l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), les avionneurs et les compagnies travaillent depuis plus d’une décennie sur de nombreuses innovations. La filière aéronautique a d’ailleurs revu ses objectifs à la hausse, d’ici 2035 on s’attend à ce que les avions puissent voler à l’hydrogène ou à l’électricité et idéalement être neutres en émission de carbone. L’entreprise Safran développe par exemple des moteurs électriques pour l’aviation et essaye de renforcer l’usage des carburants durables. La société Airbus est en pointe sur l’utilisation du combustible le plus avancé et prometteur, l’hydrogène. La start-up toulousaine Aura Aéro conçoit elle un petit avion biplace entièrement électrique, elle espère commercialiser ses appareils d’ici 2027.

Les avions du futur ressembleront peut être au dessin en tête d’article. Ils auront les mêmes usages qu’aujourd’hui (civils ou militaires) mais la forme devrait être assez différente. Ils pourront être arrondis ou avoir plus de deux paires d’ailes ou au contraire être constitué d’une seule grande aile. Ces modifications dans la forme des appareils devraient permettre de réduire les émissions de carbone mais surtout de faire entre 20 et 50 % d’économie sur les quantités de carburant utilisées. Les ailes comme le modèle Maverick d’Airbus seront sans doute plus coûteuses et plus difficiles à construire mais elles seront plus performantes et plus économes. Ces nouveaux modèles auront certainement moins de places disponibles pour les passagers et influenceront également notre perception du voyage. Accepterons-nous de voyager dans un avion sans être proche du hublot ? Si les technologies développées s’orientent vers l’utilisation de l’hydrogène alors l’aspect des avions devrait être assez similaire à celui que nous connaissons. En effet le recours à l’hydrogène n’oblige pas à une modification profonde de la forme des avions. Le design reste cependant un enjeu important dans l’amélioration des performances techniques et énergétiques des futurs avions.